Léon et Jeanne

Léon Ruaux est né en 1891 à Escles, un petit village des Vosges, où il a grandi en tant que fils de cultivateur. Son père, également nommé Leon Ruaux, était également un cultivateur bien établi, et sa mère, Josephine Poirot., venait de Harsault La famille a toujours travaillé dur pour subvenir à ses besoins, mais ils ont réussi à vivre confortablement sur leur ferme de 25 hectares.

En 1911, Leon a été appelé pour faire son service militaire obligatoire. Il a été affecté au 71e régiment d'infanterie, où il a servi pendant trois ans. En juillet 1914, il envoie une carte postale à ses parents depuis le Valdahon où il était en manoeuvre : beaucoup de nostalgie de sa ferme et de ses parents, il termine sa carte par "je vous aime"... En septembre, la guerre a éclaté et Léon a été envoyé au front. Il a servi pendant toute la durée de la guerre de 1914-1918, faisant preuve de bravoure et de détermination malgré les conditions difficiles.

Pendant la guerre, Léon a pu rentrer chez lui à Escles en permission en 1917, et retrouver sa fiancée Jeanne Poirot. Ils se sont mariés en 1917 et ont eu leur premier enfant, Jean, le 28 mars de l'année suivante. En novembre 1918, Léon a retrouvé sa famille, a repris ses activités agricoles et a travaillé dur pour faire prospérer sa ferme. En 1920, son père Léon est décédé, le laissant seul homme pour les travaux de la ferme. Il recrute alors son voisin Léon Berry, âgé de 14 ans, qui restera à la ferme du village toute sa vie, jusqu’en 1986. En 1936, il a agrandi la ferme avec son fils Jean qui a 18 ans et qui reprendra la relève.

Léon était également un homme engagé dans sa communauté locale. Il a été élu maire d'Escles en 1935 et a travaillé dur pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Cependant, en 1939, la guerre a de nouveau éclaté, et cette fois-ci, elle a touché de près la famille Ruaux. Jean, le fils de Leon, a été appelé pour servir dans l'armée française en 1938, avant le début de la guerre. Il a été capturé par les Allemands en 1940 et a passé plusieurs années en captivité. En 1940, les allemands aidés de leurs "collaborateurs" Français nomment un nouveau maire en remplacement de Léon.

Pendant le guerre, Léon et Jeanne ont des nouvelles de Jean tous les 2 mois environ. Jean a réussi à s'évader et a rejoint la résistance française. Malheureusement, il a été repris par les Allemands en 1943 et a été envoyé dans un camp de représailles à Rawa-Ruska, en Pologne. Plus tard, il a été transféré dans une ferme en Poméranie, où il a été contraint de travailler pour les Allemands. Il n'est rentré chez lui en France qu'après la fin de la guerre.

En 1947, Jean a épousé Paulette, reçue dans la famille comme une princesse, dans une maison neuve équipée de toilettes, salle de bains et chauffage central. Ensemble, ils ont eu trois enfants : Betty, Bernard et Jacques. Leon était très fier de ses petits-enfants, avec une affection particulière pour Betty. Jean racontait qu'il ne pouvait pas aller à Epinal sans ramener un petit cadeau à Betty, disant aussi que lui n'avait pas bénéficié des mêmes attentions... Il a été très affecté par la mort de Bernard en 1952 et toutes ces épreuves l'ont fait vieillir prématurément. Il est resté un grand-père très aimant et très généreux, toujours prêt à aider sa famille et ses amis. 

Malheureusement, la vie de Leon a pris fin tragiquement le 24 juillet 1954. Il est mort subitement, laissant un grand vide dans le village d'Escles et dans le cœur de sa famille et de ses amis. Cependant, son héritage perdure, et sa famille se souviendra toujours de lui comme d'un homme aimant et d’une gentillesse extrême.